Berlin vu de derrière

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Berlin vu de derrière

3h30 am, jetlag oblige, impossible de dormir et de toute manière j’ai trop d’information à rapporter que je ne peux garder pour moi. Je reviens d’une virée des dessous de Berlin, tournée des bars cachés dans la ville, endroits qu’aucun autre mot que underground ne pourrait décrire.

Imaginez un endroit où l’on diffuse des films indépendants petits budget dans un espace où à peine 20 personnes peuvent entrer, on y sert des breuvages on ne peut plus suspects, lieu où il est évidemment interdit de prendre des photos et où les hôtes vous diront qu’ils entretiennent cet espace depuis maintenant 10 ans. Un habitué me dit qu’effectivement, l’endroit a à peine changé depuis 10 ans, sinon les gens qui s’y retrouvent. Je bois mon saké à 1 euro et j’observe le bar rempli de trucs des plus étranges.

Quelques heures plutôt j’étais dans un autre bar dans le même genre, où pour entrer on doit sonner pour se faire escorter par le barman lui-même, aussi propriétaire du bar. C’est trash, encore là aucun mot ne peut mieux décrire l’atmosphère. Bar au look post-industriel empli de coins sombres, mais où les gens ont l’air d’être chez eux.

Montréal ne saurait offrir quelque chose de semblable, cette atmosphère est unique à Berlin.

La ville est remplie de ces endroits paraît il. Partout je n’entends parler que du taux de chômage, des gens de ma génération qui se sentent laissés à leur sort et qui vivent dans un manque flagrant de perspective entouré de milliers de chômeurs qui eux aussi croient que c’est peine perdue, encaissent leurs chèques et vont passer leurs journées aux cafés du coin.

Bref, quand j’entends finalement parler du bureau local d’emploi, l’Arbeitsamt, où les gens peuvent simplement se rendre pour se plaindre que leur emploi actuel les ennuis profondément et qu’ils aimeraient qu’on leur en trouve un autre, je me dis que le gouvernement actuel est peut-être mou et trop tolérant.

J’aurais aimé vous rapporter plus de photos pour que vous puissiez avoir une idée de ce dont je parle, j’ai risqué mon appareil photo, même sans flash on m’a rapidement accrochée et le contenu de ma caméra s’en est vu effacé. MAIS, la photo ci-haut fut prise à l’insue de tous…

Je retourne gérer mon jetlag… de retour au club transmediale demain et vendredi où nos artistes Québecois se produiront. à+

Propos recueillis par m-c, reporter blogueur pour bandeapart.fm à Berlin. Lire les entrées précédentes.