La grêve des idéaux

J’écris suite à des heures de lecture sur le conflit qui règne entre le gouvernement et les étudiants du Québec. De la France, ou l’on parle très peu de ce mouvement, surement parce que trop occupé par les élections Française, j’observe ce qui se passe au Québec, via les médias québécois et twitter.

Ca me désole de voir combien le fossé est grand, entre les dirigeants, les babyboomers, et les étudiants. Le fossé générationnel augmente d’année en année — cela sur le point de vue des idéologies et des moyens utilisés pour communiquer. Ces 2 générations semblent être à des années lumière de s’entendre tellement ils ne se ressemblent pas. Ca ressemble à une crise sociale.

J’ai lu. De cet article qui condamne l’égoïsme des jeunes, citant en exemple cette matante qui a choisi le kraft dinner au lieu de changer son soutient-gorge désuet en 1970 — mille-neuf-cent-soixante-dix, ça fait 40 ans de cela, l’ancien temps disons — à celui hier de Richard Martineau dans le J de M. Là, j’implose.

Ces 2 auteurs accusent la génération actuelle d’étudiants grévistes d’être égoïste, de ne pas se contenter de l’éducation qu’ils ont, et de lever le nez sur la chance qu’ils ont de ne devoir payer qu’une partie de leurs études. À cela je répond, car il me semble que le progrès se base en essayant de mettre la barre plus haute, et non en rebroussant chemin.

Progrès :

  • Fait d’avancer, mouvement en avant, progression.
  • Fait d’aller vers un degré supérieur, de s’étendre, de s’accroître par étapes.
  • Évolution régulière de l’humanité, de la civilisation vers un but idéal.
  • Transformation vers le mieux dans un domaine particulier, évolution vers un résultat satisfaisant, favorable.
  • Amélioration de quelqu’un dans le domaine des connaissances, des compétences, etc.
  • Ce qui marque une étape dans le sens d’une amélioration.
  • Je ne crois pas que ça soit par plaisir que la plupart des étudiants, parmis eux je compte les jeunes, jeunes adultes, et parents, travaillent 30 heures par semaine dans des jobbines à coté des heures de cours pour essayer de vivre autrement que la plupart de nos parents l’ont fait: sans éducation universitaire, à passer leur vie dans des jobs qu’ils n’aiment pas, apeuré 365 jours par année par des patrons et des gouvernement qui les manipulent. Tout cela pour avoir quelque chose à manger, et se payer du gros luxe, soit une semaine à cuba aux 5 ans, en attendant la retraite tant méritée.

    La plupart des gens de ma génération ont essayés de s’éduquer à grand coups de prêts et bourses, pour se retrouver à 30 ans, endettés jusqu’aux oreilles par le remboursement de prêts, pour les études, pour la maison ou le condo, l’auto, et en essayant de sauver quelques cennes pour l’éducation future de leurs enfants, et de leur retraite. On en a tellement lourd sur les épaules, qu’on se désintéresse à peu près complètement de ce qui peut bien se passer dans le monde – on a même pas le temps de réfléchir à qui on pourrait se plaindre pour s’être enlisé dans ce système lamentable.

    Refuser d’offrir une éducation gratuite, pour le gouvernement c’est d’être certains que le peuple du Québec sera un peuple peu éduqué, et facilement manipulable (à part une élite qui les gouvernera) avec qui on pourra se remplir les poches. Et s’ils sont malade de tant d’années de Kraft Dinner, et bien on ira piger dans leurs poches pour leurs payer des traitements par lesquels nos amis des pharmaceutiques s’enrichiront.

    Gardons tout ce petit monde petit, le plus petit possible. S’ils parlent trop fort, sortons nos matraques.

    Réveillez-vous, c’est des enfants d’aujourd’hui dont on parle. Ceux qui ont 5 ans, 10 ans, et qui dans un futur rapproché auront probablement encore moins d’argent que les étudiants en ont aujourd’hui.

    Ce sont ceux qui sont aujourd’hui sur les bancs d’école et qui ont encore des idéaux et du courage, une volontée de changer les choses, de questionner le statu quo, ce qui est rare de nos jours et difficile à cultiver dans ce monde qui fonctionne au prozac tellement notre humanitée est malade.

    Ces jeunes sont en vie. Ne les découragez pas. On a assez de gens qui passent à travers leur vie en dormant, en attendant misérablement leur retraite. Nous avons besoins de ces jeunes qui devront changer le monde car le monde ne fonctionne plus. Nous avons atteint un seuil d’absurdité incontournable dans l’histoire de l’humanité. Ces jeunes qui représentent notre future se doivent d’avoir droit à toute l’éducation possible – et ce gratuitement.

    Et si vous vous plaignez que ce sont vos impôts, argent pris dans vos poches, qui paient pour l’éducation de ces fainéant-qui-se-plaignent-la-bouche-pleine, bien dites vous que ce sont eux qui paieront des impôts dans pas très longtemps. C’est dans leurs poches que le gouvernement viendra puiser pour couvrir vos frais d’assurance maladie et de maison de retraite.