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Following my post about 99% of art pieces being man-made at the Moma, Marie-Eve pointed me to this piece… which i never saw or heard about before.
More at Guerilla girls.
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Mise à jour, Nadia pointait aussi à la même image sur une entrée rédigée ce matin…
“Sur Vu d’ici, Marie-Chantale propose un commentaire créatif et coloré sur la faible représentation des femmes dans les collections des musées. Elle parle du MOMA, les Guerrilla Girls s’en prenaient dans ce poster au MET, mais le fond demeure le même. S’il est parfois décourageant de constater que les femmes sont encore jugées selon des critères passéistes et sexistes tant dans le domaine des arts que dans la société – virtuelle ou réelle -, Il faut regarder le chemin parcouru dans les dernières décennies. Il en a coulé de l’eau sous les ponts depuis Mary Wollstonecraft. Quand on considère que nous avons eu le droit de votre en 1941 au Québec… Okay, se faire parler de nos hormones chaque fois qu’on contredit un homme, ça fait damner, mais la table est mise : à nous de jouer!”
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Il y a eu le féminisme, jusqu’à l’extrême, et maintenant en 2007, il est intimidant de s’exprimer sur le sujet autant pour les hommes (si un homme a tendance à supporter le féminisme il manque de couilles et de sang macho) que pour les femmes (si je m’exprime sur le manque d’espace encore flagrant pour les femmes et filles en 2007, on suggère que je suis soit frustrée, en pms, ou oui, une autre féministe enragée).
Je ne veux pas de batailles, mes casseroles resteront où elles sont. Je veux vous ouvrir les yeux, vous remettre en plein visage ce que je vois, ce qui est flagrant et tristement tabou.
Prendre sa place en tant que femme en 2007, oui je vous le dis : ça prend du courage et des couilles, et c’est encore trop intimidant pour la plupart des filles autour de moi.
Il y a encore beaucoup de travail à faire, de choses à dire, des portes à ouvrir, des idées à brasser. Et surtout, une nouvelle image à se faire du féminisme.
Tu n’as pas compris, je crois: ce n’est pas par manque de couille que les gens parlent peu de féminisme, c’est par manque de repère.
Par exemple, les artistes professionnels sont plus souvent des hommes, mais c’est surtout parce que les femmes sont plus enclines à chercher une situation stable surtout passé un certain âge. Par ailleurs, on dit, sans doute avec un fond de vérité, que les hommes, plus souvent prêts à prendre des risques, sont plus susceptibles de briser radicalement le moule ou de s’investir à fond dans quelque chose de douteux, ce qui les rend aussi plus susceptibles d’écrire l’histoire de l’art.
Quand aux nus, on accorde traditionnellement au corps de la femme une beauté que l’homme n’a pas–d’ailleurs, les hommes hétéros ne regardent pas les autres hommes selon leur beauté.
Ces raisons valent ce qu’elles valent (peut-être pas grande chose), mais elles suffisent à mettre le doute dans l’esprit de la plupart des féministes, hommes et femmes.
Ceci dit, je suis d’accord sur le dernier paragraphe. Mais on attend impatiemment, et on ne trouve pas de réponse.
Pis que ça: les modèles féministes laissent à désirer. Les organismes féminismes passent pour une police de l’inconscient collectif à une époque où la psychanalyse est au mieux une jolie théorie et au pire du dernier ringard. Une philosophe de l’université d’Ottawa faisait remarquer ceci sur l’habillement: en critiquant l’hypersexualisation des adolescentes et en croyant que cette hypersexualisation faisait perdre aux jeunes filles leur statut de sujet au profit d’un statut de pur corps, les féministes tendent en fait à refuser à ces adolescentes le droit à l’autodétermination. D’autres diront qu’en plus d’être irrespectueux des adolescentes, ce discours pue la pruderie petite-bourgeoise.
Pas difficile alors de s’imaginer le malaise des gens à s’associer à ce genre d’attitude, qui passe trop souvent pour le féminisme “mainstream”.
En fait, le problème est dans l’impératif absolu, qui a rempli son rôle, mais atteint ses limites. Les organismes de défense des femmes doivent rechercher les inégalités les plus nettes et leur causes, chercher des solutions, mais surtout adapter l’éducation du sujet afin d’éviter que ne se perpétuent ces inégalités. C’est quelque chose qui se pratique déjà–les femmes de ma génération ont bien été éduquées pour remplir toutes les fonctions du citoyen et du leader.
S’il y a des choses à ajuster, je dirais que ce serait probablement autour du thème de la sécurité, parce que la façon que les familles ont de protéger leurs filles décourage l’esprit d’aventure qui permet une ouverture au monde et une compréhension des choses et des gens supérieure.
Enfin, ce n’est qu’une idée parmi d’autres…
Égaliste. Ce serait tellement plus juste comme mot à mon avis…
Le mot féminisme sous-entend une discrimination systématique de ce qui n’est pas féminin. Trop souvent, ça tourne en misandrie et je ne pense pas que ce soit la solution pour atteindre l’équité entre les hommes et les femmes. Je suis de ceux qui aimes employer le juste mot, ce qui ne signifie pas que je sois en désaccord avec le fait que ce soit scandaleux que le Museum of Modern Art expose à 95% des oeuvres produites par des hommes.
Chère MC, je précise que ton oeuvre m’a touché autant que celle des GG et j’ai été très interpellée que presque vingt ans plus tard, tu aies d’instinct créé une oeuvre qui commente la même réalité. Je te dirais que ça me rassure, car les bonnes questions circulent encore et sont encore sujet de créativité. Comme Laurent je penche de plus en plus vers l’égalisme ou l’humanisme tout simplement. Le féminisme tel qu’on le dépeint souvent est un mouvement du vingtième siècle qui a mené les femmes à des acquis importants et souvent pour y arriver elles ont dû prendre le mode revendicateur et combatif. Pour les nouvelles générations d’hommes et de femmes qui sont nés après les années “7O” et n’ont pas vécu ces batailles – je suis née à la fin des années “60” – elle doivent maintenant travailler d’une nouvelle façon à ce que hommes et femmes aient droit de cité et des chances égales dans toutes les sphères de la société. Pour vous faire rigoler, la première fois que j’ai vu les Guerrillas Girls, j’avais 17 ou 18 ans et c’était dans le magazine Vogue… J’étais mannequin, très poupoune et ce fut une rencontre marquante, je pourrais parler de cet art humoristique et revendicateur des heures durant…
nadia, seras tu au prochain creacamp? tu pourrais nous faire une présentation la dessus 🙂
J’aimerais bien, si tu as le goût, moi je suis partante. Je vérifie la date du Créacamp et on se reparle.