Wisdom of crowds, Sagesse des foules

Nous avons assisté cette semaine à la journée sur les nouveaux modèles d’affaires organisée par Infopresse, Google et les modèles qui révolutionnent la gestion, entourés d’autres blogueurs, entre autre Mario et Michelle qui font eux aussi un compte rendu de la conférence. De belles rencontres, et des contenus intéressants. Voici en résumé ce qui m’a le plus marqué.

Wisdom of Crowds, ou l’intuition collective en action?
Cette présentation est sûrement celle qui a suscité le plus d’interrogations pour moi qui suis en questionnement perpétuel sur le pouvoir, et la valeur donnée à chaque individu :

“Immitation keeps us safe. We as humans tend to imitate instead of forging new grounds, because to be out on a limb expose us to critics and harmful judgments from people.”

Les concepts rapportés de manière éloquente par James Surowiecki ne sont pas nouveaux. Cependant, il rapporte ces derniers de manière rationnelle, comme pour faire plaisir aux gens qui se défilent dès qu’on parle d’intuition, d’intelligence collective, de ressentit émotif, et de sagesse intérieure.

Pour moi, le Wisdom of Crowds, ou Sagesse Collective, est une manière assez rationnelle d’expliquer que nous détenons chacun réponse à nos questions. Ces réponses que nous cherchons souvent au dehors, sont en fait accessibles en chacun, mais peut-être difficiles d’accès selon notre capacité à exercer sur une base régulière ce que l’on appelle l’intuition: suivre son guts, son feeling, sa sagesse intérieure plutôt que de ne s’en remettre qu’à des autorités extérieures, et de prendre des décisions de manière rationnelle sans donner d’importance à ce qui se passe au dedans.

Le succès des techniques utilisant le Wisdom of Crowds (du livre du même nom) pour solutionner un problème s’explique entre autres parce que les gens doivent deviner de manière intuitive la réponse, ou solution, découlant d’une question formulée de manière non directive, et ce, sans être attaché au résultat, car l’attachement face au résultat est souvent ce qui brouille les pistes quand il s’agit d’écouter cette voix intérieure. Et comme le prouvent les nombreux exemples rapportés dans le livre, un groupe de gens peuvent de cette manière arriver à des solutions très justes.

Utiliser le pouvoir de l’intuition comme outil, personnellement et collectivement, pour résoudre des problèmes complexes sera à notre plus grand avantage. Quant à l’idée utiliser ce même pouvoir à des fins de marketing, car oui ça en fait saliver plusieurs, je trouve ça simplement d’une bassesse sans mots.

Le modèle Google: une révolution du management
Une présentation quelque peu ennuyante et fade, (on s’entend que ce genre d’événement est des plus conventionnel avec très peu d’éclats) mais avec par contre plusieurs informations inspirantes sur le modèle Google:

  • la gestion de l’innovation, et l’importance donnée à cette dernière
  • la récupération d’idées, et la création de nouveaux systèmes
  • la règle des 20%, temps qui peut être utilisé par les employés pour travailler sur des projets personnels, laissant la chance à ces derniers d’explorer de nouveaux terrains
  • la vision de Google – ont voit le web comme étant un nouveau continent à explorer
  • les nouveautés fréquentes, la fameuse devise ‘release early but often‘ qui nous permet de voir des produits version bêta, ce qui permet à Google d’explorer rapidement les comportements utilisateur sur un nouvel outil
  • la gratuité des services, et la variété de ces derniers
  • créer de petits projets facilement gérables, à taille humaine, faciles à suivre et à contrôler
  • l’importance donnée au suivi minutieux des comportements utilisateur, au contraire d’entreprises comme Apple ou Microsoft qui focussent sur la concurrence en premier lieu

et finalement, un des points les plus intéressants, l’idée de créer un environnement de travail favorable à la créativité et au travail collectif, notamment en créant de petites équipes qui se renouvellent aux 90 jours.

Bien entendus, seuls les employés de Google pourraient nous dire si ces règles sont suivies à la lettre, ou si ces dernières sont circulées pour faire briller l’image de l’entreprise.

Bâtir des relations à l’ère du Web social
La présentation de Stéphane Gauvin fut elle aussi très intéressante, un bel apperçu d’où en est le Web 2. J’ai malheureusement pris très peu de notes lors de cette présentation, occupée à regarder la multitude de graphiques présentés. Une idée m’a par contre fait accrocher mon crayon:

“La majorité des utilisateurs du web ne s’intéressent pas aux choses significatives, qui ont vraiment de l’importance.”

Et c’est sûrement vrai, à mon grand désarroi : les gens délaissent l’information dite intelligente contre les formats de divertissement à la home funniest video.

Entre Treehugger et Elf Yourself, je choisi Treehugger.

J’ai toutefois eu un intense et douloureux grincement des dents, car dans cette présentation ont été cités les idées d’une poignée de gens d’influence (chercheurs, professeurs, etc.) et ce, sans citer aucune, mais aucune femme.

Encore une fois, les filles étaient présentes dans la salle, mais pas sur scène.

3 comments

  1. Ton compte-rendu est original Marie-Chantale et j’aime beaucoup l’angle avec lequel tu abordes ces sujets. Heureusement que parmi les blogueurs, il y avait une blogueuse!

  2. « Utiliser le pouvoir de l’intuition comme outil, personnellement et collectivement, pour résoudre des problèmes complexes sera à notre plus grand avantage. »

    Serais-tu capable de me décrire la nature de cette étrange «intuition collective». J’ai vraiment du mal à comprendre ce qui en retourne. L’intuition, je sais c’est quoi, mais une fois élevé au niveau abstrait du «collectif», je ne comprends plus comment ça fonctionne. Surtout que tu écris avant : «…nous cherchons souvent au dehors, sont en fait accessibles en chacun, mais peut-être difficiles d’accès selon notre capacité à exercer sur une base régulière ce que l’on appelle l’intuition: suivre son guts, son feeling, sa sagesse intérieure plutôt que de ne s’en remettre qu’à des autorités extérieures, et de prendre des décisions de manière rationnelle sans donner d’importance à ce qui se passe au dedans.»

    Si tout le monde n’utilise que son intuition pour répondre aux problèmes de sa vie, comment à ce moment-là peut-on encore parler de vie collective? Si chacun n’écoute que son gut? Quand est-ce que le “gut collectif” arrive à prendre forme et comment ne devient-il pas une force extérieur inhibant le “gut personnel” de chacun?

  3. tombé via Google sur votre (extraordinaire) blog :

    La remarque qui vous a fait accrocher votre crayon (à l’effet qu’une majorité ne s’intéresse pas à des choses significatives) avait été reprise d’une observation faite par Robert Scoble dans un profil diffusé sur KRON.

    Je ne voudrais pas porter de jugement de valeur. Si le clip “Evolution of Dance” domine le palmares youTube, c’est une réalité avec laquelle on doit composer.

    Ce que j’ajouterais, c’est que cet intérêt (pour les choses ‘moins importantes’) n’est pas né avec l’Internet. Que l’Internet est un médium extraordinaire qui vous permet de vous exprimer. qui me permet de vous trouver. Ce qui n’aurait pas été possible il y a… 15 ans

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